Bataille Saint-Laurent

La bataille du Saint-Laurent 1942-2022 80e anniversaire

Dans No 7 - Août 2022. par

L’année 2022 marque le 80e anniversaire du début de la bataille du Saint-Laurent. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale des sous-marins allemands sont venus marauder dans les eaux québécoises et torpiller plus de vingt navires causant des centaines de pertes de vies humaines. Le secteur de l’Estran a été impliqué dès le
12 mai 1942 lorsque le SS Nicoya a été victime de l’attaque du U-553 devant Cloridorme, suivi quelques heures plus tard du naufrage du SS Leto au large de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine.
Jacques Chevrier, seul pilote militaire décédé au Canada, en mission de combat, pendant la guerre 39-45.
Dimanche 5 juillet 1942, des aviateurs de Mont-Joli observent en toute sérénité le fleuve si calme en cette fin de journée estivale. Ils sont en mesure d’apercevoir un convoi de navires tellement gigantesque qu’il semble infini. Le convoi QS-15 (Québec-Sydney) navigue en direction du port de Sydney pour se rassembler à Halifax, d’où il appareillera vers l’Angleterre. Un voyage à hauts risques, ne peuvent s’empêcher de penser ces jeunes gens de l’aviation qui savent pertinemment que la bataille de l’Atlantique fait rage depuis le 3 septembre 1939.
Pendant ce temps U-132, un sous-marin allemand capable de transporter un total de
14 torpilles , maraude à la recherche de proies à abattre. Pendant la période de la Bataille du Saint-Laurent, Vogelsang (le commandant du U-132) détruit au Canada les navires marchands Anastassios Pateras, Hainaut, Dinaric en plus d’endommager le Frederika Lansen qui sera une perte totale. Le 5 juillet 1942, le U-132 navigue au large de Baie-Comeau au Québec. Il aperçoit à 22 h 20 des navires naviguant en convoi. Quatre heures plus tard (2 h 20), l’attaque est déclenchée par une salve de quatre torpilles en direction des navires marchands. Lorsque certaines de ces torpilles frappent leur objectif, c’est la panique générale à bord des navires torpillés mais également pour les autres navires du convoi qui se dispersent dans toutes les directions. Immédiatement le dragueur de mines NCSM Drummondville, qui escorte le convoi QS 15, pourchasse l’ennemi et lui tire des grenades sous-marines, tout en rapportant ces faits à son quartier général.
Vers 2 h 30, le sergent en devoir de l’escadron 130 de Mont-Joli reçoit un appel des autorités navales de Rimouski. L’assistance des aviateurs est requise afin de localiser, attaquer et détruire le sous-marin ennemi qui effectue cette attaque au large de Cap-Chat. Le pilote Chevrier est aussitôt averti et celui-ci retrouve immédiatement ses instincts de guerrier, prêt à se porter à la contre-attaque. Les membres de l’escadron 130 s’affairent à préparer et armer les avions de chasse. La guerre a atteint le paisible village de Mont-Joli. Tout en continuant de planifier la mission qui se prépare hâtivement, Chevrier expose les faits et ce à quoi il s’attend des pilotes qui l’accompagneront : « le convoi de bateaux que nous avons aperçu pendant la soirée vient d’être attaqué sur notre territoire par des sous-marins ennemis. Nous devrons découvrir l’ennemi et le frapper. Par mesure de sécurité, j’interdis à quiconque à bord d’un avion de parler sur les ondes ou d’utiliser les phares ou les lumières de navigation. »
La traque du NCSM Drummondville s’avère un succès. À 2 h 50, le U-132 est contraint de plonger, quatre minutes après avoir torpillé sa troisième victime : le Dinaric. Les couches d’eau douce et salée du Saint-Laurent causent des difficultés au sous-marin. Il ne peut atteindre la profondeur sécuritaire souhaitée. Ce n’est qu’après 11 heures de plongée et avoir constaté une perte de 879 gallons de carburant et des dommages aux pompes de ballast que le submersible de Vogelsang peut à nouveau respirer l’air du large.
Aussitôt que son avion est prêt, Chevrier n’hésite aucunement à se comporter en chef et décolle à 3 h 35. Il sera suivi, vingt minutes plus tard, par son assistant le pilote Cannon. Une heure après le départ de son commandant, soit à 4 h 35, le sergent pilote Pidgen prend l’air à son tour. Le quatrième et dernier avion de chasse qui part à l’attaque,
à 4 h 45, est mené par le sergent pilote Bertrand.
Vers 6 h 40, Cannon pose son appareil après une patrouille de 2 heures et 45 minutes. Au moment de l’atterrissage, son avion n’a plus qu’une dizaine de gallons d’essence dans ses réservoirs. Cannon remarque immédiatement l’absence de son commandant.
Selon certains témoins, l’appareil de Chevrier aurait plongé dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, près de Cap-Chat. Chevrier est donc le seul pilote militaire décédé au Canada, en mission de combat, pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Le prochain thème sera au sujet du SS Frederika Lensen..

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